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ENTRETIEN AVEC
CÔME DE BELLESCIZE

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Côme de Bellescize a reçu en 2020 le « Prix du jeune théâtre » de l’Académie Française, récompensant un jeune auteur de théâtre, et a été nominé la même année aux Molières du meilleur spectacle pour sa mise en scène des Beaux de Léonore Confino au Théâtre de la Porte Saint Martin.

 

Avec sa compagnie, le Théâtre du Fracas, il a écrit et mis en scène "Les Errants", "Amédée", "Eugénie", "Soyez vous-même", "Tout Brûle, so what ?" et "Fat", autant de pièces qui mêlent le drame et la comédie et s’empare avec humour, poésie et énergie de grands sujets de société.

Photo : Noémie Kadaner

Comment définiriez-vous votre style de mise en scène ?

Centré sur les acteurs : leur souffle, leur corps, leur sensibilité, leur intelligence et leur imaginaire. Ce n'est pas facile de définir son style : je dirais que j'aime superposer les genres, la comédie, l'émotion et la poésie, et que d'un point de vue thématique, j'aborde souvent des grands sujets de sociétés avec l'envie de me perdre et de perdre le spectateur. J'essaye que ce soit incarné, aussi au présent que possible, c'est pourquoi j'aime les dialogues, les situations, l'action qui avance au présent. Pour moi, c'est un moyen de garder le spectateur toujours actif dans la représentation.

Comment recrutez-vous vos comédien.ne.s ? Et qu’attendez-vous d’eux ?

C'est souvent un assez long processus, à partir d'une rencontre, ca peut prendre du temps avant de trouver le bon rôle, le bon projet. Je suis assez fidèle aussi. Parfois, je recrute par audition quand je n'ai pas d'acteur ou d'actrice dans mes radars pour un rôle en particulier. J'ai besoins d'acteurs très flexibles, qui acceptent de fixer très tard car je cherche beaucoup avec eux.

Selon vous, quel est le rôle d’un metteur en scène ? Et comment faire une bonne mise en scène ?

Comme je monte mes propres textes, il y a un conflit interne entre le metteur en scène et l'auteur. Le metteur en scène est d'abord un "déconstructeur" qui met à distance l'auteur pour explorer le sens de son texte, comme si c'était un objet parfaitement étranger. Je commence le travail sans à priori ni de sens, ni de style. Le rôle du metteur en scène dans ce cas précis, c'est de sentir les lignes qui se dessinent, l'adéquation entre le sens et la forme. Pour la deuxième question, je cherche encore la recette... Je dirais que pour faire une bonne mise en scène, il faut réussir à organiser la rencontre entre ce qui surgit en répétition et la conscience de la structure dramatique.

Quelles sont vos plus grandes influences ?

Quand je suis perdu, je me demande toujours comment Declan Donnellan aurait fait.

Que souhaitez-vous transmettre durant votre stage au sein du Libre Acteur ?

Le plaisir de chercher, de se tromper, de reprendre et de se laisser surprendre.

Quel est le plus gros challenge que vous avez rencontré dans votre carrière ?

La première fois que du public est venu voir mon travail, je crois que je n'ai jamais eu aussi peur de ma vie. J'étais en régie j'ai laissé le public plusieurs minutes dans le noir avant de réussir à allumer les projecteurs... Et je dirais, dans la continuité de cette anecdote, que le gros challenge d'une carrière c'est de continuer à se faire peur, à se mettre en danger.

Quelle est la pièce ou le texte que vous rêveriez de monter ?

Je suis en train d'essayer de l'écrire.

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

Mondial Placard, ma prochaine création. C'est une comédie sur l'égalité femme homme en entreprise pour laquelle j'ai puisé dans la comédie classique : marivaudage, travestissement, vaudeville...

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