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ENTRETIEN AVEC
ÉRIC BU

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En tant que réalisateur, Éric Bu réalise 8 films, dont 3 longs-métrages.
Depuis 2018, il multiplie les collaborations au théâtre : « Est-ce que j’ai une gueule d’Arletty ? », écrit avec Elodie Menant, mes par Johanna Boyé, remporte 2 Molières en 2020, dont celui du meilleur spectacle musical.


Sa pièce sur Françoise Dolto avec Sophie Forte « Lorsque Françoise parait », créée au Théâtre Lepic à la rentrée 2020, est un succès aussi bien à Avignon qu’en tournée, ainsi que « Le retour de Richard 3 par le train de 9H24 », de Gilles Dyrek qu’il met en scène et qui est nommée dans la catégorie meilleure comédie aux Molières 2023.


« La voix d’or », spectacle musical qu’il coécrit avec Thibaud Houdinière et qu’il met en scène, est créé à Avignon en 2023, et sera repris à Paris à la rentrée 2024.


« Les frottements du coeur » de et avec Katia Ghanty, que Eric met en scène, est également créé à Avignon en 2023 et sera repris en 2024 à la Scala Avignon et à Paris à la rentrée.

Photo : Noémie Kadaner

Comment définiriez-vous votre style de mise en scène ?

Je m'inspire des comédiens pour construire leur (leurs) personnage(s). Dans un second temps, je travaille l'enjeu de chaque scène pour créer une tension dramatique. je travaille souvent sur un rythme soutenu, avec un ton entre drame et comédie. Enfin, l'imaginaire du spectateur étant sans limite, je pousse les comédiens à inclure celui-ci dans son jeu, en tant que partenaire, pour offrir généreusement au public de quoi mieux se projeter dans la scène. J'aime travailler dans la joie, j'aime libérer l'inspiration de l'instant. J'aime retrouver une liberté presque enfantine dans le jeu "On dirait que tu es..." Oui, tout ce travail pour que la mise en scène devienne un "jeu d'enfant".

Comment recrutez-vous vos comédien.ne.s ? Et qu’attendez-vous d’eux ?

De façon très diverse, ça dépend des projets. Parfois j'écris pour une distribution pré-établie. Parfois je projette une distribution rêvée après avoir écrit, en fonction des comédiens avec qui j'ai envie de travailler (parce que je les connais depuis longtemps, parce que je les ai adoré dans un spectacle, parce que je les ai rencontré dans un stage..). Mais j'aime aussi beaucoup faire des auditions, parce qu'elles enrichissent le point de vue que je peux avoir sur un personnage.

Selon vous, quel est le rôle d’un metteur en scène ? Et comment faire une bonne mise en scène ?

Se mettre au service du texte, des comédiens, du spectateur (dans cet ordre)... Se laisser surprendre, s'émouvoir... Savoir prendre du recul rapidement et renoncer aux béquilles pour ne conserver que l'essentiel.

Quelles sont vos plus grandes influences ?

Étant autodidacte, j'ai été marqué par les auteurs-metteurs en scènes qui ont su transmettre un travail très exigeant tout en restant accessible à un large public. Ceux qui transmettent la joie de créer et qui s'appuient sur l'imaginaire du public sans forcément passer par des scénographies envahissantes, ceux qui assument la fantaisie et l'humour, qui font des choses très sérieuses sans jamais se prendre trop au sérieux : Caubère, Mnouchkine, Savary... Et plus près de nous, Pommerat, Jean-Christophe Dollé, Pierre Notte...

Que souhaitez-vous transmettre durant votre stage au sein du Libre Acteur ?

De la joie ! Mais je cherche à apprendre aussi ! Parce qu'à chaque stage, que je considère à chaque fois comme un projet, j'apprends aussi beaucoup de mes rencontres avec les stagiaires. Mais je pense pouvoir aussi transmettre de la confiance, de l'enthousiasme pour oser pousser les choses, pour être généreux dans ses propositions. Et enfin, un peu de précision et de technique théâtrale pour les comédiens qui en auraient besoin. (Mais c'est ce qui demande le plus de temps.)

Quel est le plus gros challenge que vous avez rencontré dans votre carrière ?

Chaque pièce est un nouveau challenge...

Quelle est la pièce ou le texte que vous rêveriez de monter ?

Parmi les classiques, j'aimerais adapter la Religieuse. Pour les contemporains, n'importe quel texte de Denis Lachaud, Léonore Confino... J'adorerai également adapter certains reportages de Florence Aubenas. Mais je me méfie de mes envies, parce qu'on se rêve parfois à un endroit qui n'est pas le notre.

Quelle est la question qu'on ne vous a pas pas posée ici à laquelle vous aimeriez répondre ?

Vos influences extérieures au théâtre ? Mes influences sont aussi bien théâtrales que cinématographiques et littéraires. Moi qui ai fait (et qui réalise toujours) des films, je pense que ça me donne une certaine liberté quand à la matière dramaturgique, que je n'hésite pas à travailler comme un montage de film. je n'hésite pas non plus à créer des espaces mentaux, bien plus forts et bien plus souple que n'importe quelle scénographie ou effet sfx... Et je me méfie tout aussi bien de la vidéo dans les spectacles, quand celle-ci n'est utilisée que comme illustration ou cache-misère... Le jeu en revanche, ne peux pas être cinématographique. Dès que l'acteur est sur un plateau, j'attends bien autre chose de sa part qu'un jeu naturaliste.

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

Je vais mettre en scène une nouvelle pièce de Gilles Dyrek dans les mois qui viennent : "Je m'appelle Georges". Et je travaille sur l’adaptation d’un roman de David Foenkinos : « Les souvenirs ».

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