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ENTRETIEN AVEC
FÉLICITÉ CHATON

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Après avoir tourné pour Caroline Huppert et Serge Moati, Félicité Chaton poursuit des études littéraires : hypokhâgne et licence de philosophie. Elle rencontre Véronique Nordey qui la prépare au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique où elle entre (promo 2005), dans la classe de Nada Strancar. 

Elle a travaillé tour à tour avec Julie Brochen, Claudia Stavisky, Sophie Lagier, Karelle Prugnaud, Éric Louis, Nathalie Bensard, Frédéric Jessua...elle jouera bientôt dans "Andromaque" mes Elodie Segui à la Manufacture, CDN de Nancy. 

A l'image, elle incarne un personnage récurrent de "Section de recherches" pour TF1 et tourne avec Mathilde Bayle, Alice Fargier, Carlos Abascal Peìro.

Avec sa compagnie, PROCESSES elle a monté Christophe Tarkos à la Maison de la Poésie, Büchner, à La Loge et au Théâtre de La Girandole, Peter Handke au Théâtre-Studio d’Alfortville et enfin Jean-Luc Lagarce au Théâtre de L'Echangeur, actuellement en tournée. Elle a été collaboratrice artistique de Jean-Louis Heckel et Regis Hebette et a fait des stages avec Thierry Roisin, Stanislas Nordey, Jean-Michel Rabeux, Frank Vercruyssen des TgStan, Cyril Teste et Mathieu Amalric.

Comment définiriez-vous votre style de mise en scène ?

Je monte presque essentiellement des textes : Tarkos, Büchner, Handke, Lagarce, et bientôt Racine. Ces textes parlent de notre présence au monde, notre présence d'êtres parlants. Ils offrent d'emblée une contrainte pour l'acteur/actrice, ils demandent à être mâchés, ils sont loin du naturalisme, ils se situent entre le son et le sens, ils tiennent de la poésie. Pour autant, ils offrent de réelles situations à jouer, ils portent du conflit, ils tiennent aussi du théâtre. Un théâtre poème. Comme ce sont des textes qui tiennent, on peut leur donner beaucoup de nous : de nos imaginaires, de ce qui nous amuse, de notre intimité. J'aime que la tragédie flirte avec la comédie et vice et versa. J'aime jouer avec l'espace du théâtre. Je crois que l'acteur/actrice qui porte un texte fort, peut beaucoup. Beaucoup plus que n'importe quel effet de mise en scène. Je crois, avec Valère Novarina, qu'"il est l'endroit où ça se passe".

Comment recrutez-vous vos comédien.ne.s ? Et qu’attendez-vous d’eux ?

Je travaille avec les comédiennes, comédiens rencontré.e.s au cours de mon parcours : au CNSAD, dans d'autres projets où je suis actrice, et plus récemment dans les stages. En stage, j'ai travaillé en amont sur les scènes que je distribue, mais je n'attends rien de précis. Je suis souvent étonnée de ce qui se passe entre une personne et un texte et je me laisse diriger par ce que je vois, ce qui apparaît et que j'ai envie de voir davantage. J'aime bien quand les actrices acteurs ont déjà tissé un lien avec le texte, un mystère qui leur appartient. En tous cas, j'aime qu'on se parle à travers le plateau, qu'on se laisse faire.

Selon vous, quel est le rôle d’un metteur en scène ? Et comment faire une bonne mise en scène ?

Un.e metteur.e en scène doit interroger le texte il me semble, le regarder comme une énigme, en chercher le coeur et le faire battre avec les acteurs. Jean-Luc Lagarce disait "atteindre le centre" : ça me parle bien. Un.e metteur.e doit accompagner les actrices et les acteurs dans la danse, pour qu'ils puissent se laisser faire, se délester de la part volontariste de leur proposition. Une bonne mise en scène je ne sais pas, c'est quand les spectatrices et les spectateurs ne se sont pas endormis ?! Quand ils ou elles sortent avec de l'espoir, du désir, l'envie de réfléchir ? Quand le spectacle n'est pas oublié ?

Quelles sont vos plus grandes influences ?

J'en ai déjà un peu parlé : Novarina est ma grande influence, la première. Plus tard j'ai découvert Claude Régy. Puis les TGStan. J'ai eu aussi un gros coup de foudre pour le travail de Nicolas Stemann. J'en oublie. Et j'ai un amour inconditionnel pour les humoristes Elie Kakou, Sylvie Joly, Alex Lutz... le prochain texte ? Ce sera un Racine et je pense qu'on va s'amuser.

Que souhaitez-vous transmettre durant votre stage au sein du Libre Acteur ?

Le plaisir de jouer, la liberté infinie qu'on peut trouver à faire sienne une partition, quelle qu'elle soit. Le concret des situations, le sens des ruptures...

Ce que m'apportent les stages ? Une densité de travail assez rare car le temps est court mais le rythme soutenu : on n'a pas le temps d'hésiter. On peut faire des choix très instinctifs, tester des envies, rencontrer de nouvelles personnes, plonger !

Quel est le plus gros challenge que vous avez rencontré dans votre carrière ?

"Carrière" est un peu fort me concernant. Je dirais que mes difficultés se situent quand je dois à la fois mettre en scène et jouer sur un autre projet, au même moment. Là c'est un challenge !

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

La tournée de "Juste la fin du monde", l'écriture d'un solo, le montage du prochain texte.

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