IL EST DÉJÀ TROP TARD
« il est déjà trop tard » est la première incursion dans le cinéma de la Compagnie du Libre Acteur.
Habitués au théâtre et notamment au théâtre immersif, il nous était assez naturel de venir explorer le travail caméra.
Ces films sont nés avec la rencontre d’une auteure, Laura Léoni, ainsi que du désir commun d’explorer l’intime sur scène et à l’écran.
Six couples et un lieu unique, la chambre à coucher ou plus exactement le lit; le lit comme une île, un ring de boxe, une scène ou une prison. « il est déjà trop tard » est une immersion dans l’intimité de 6 couples à des moments différents de leurs vies et de leurs histoires d’amour. Avec en toile de fond cette constatation grinçante : bien souvent, l’être humain se débat pour empêcher des évènements qui, en fait, ont déjà eu lieu...
CRÉDITS
Réalisation : Sébastien Bonnabel
Scénario : Laura Léoni
Directrice photo : Garance Sanders
Assistante cam 1 : Virginie de Alemeida
Assistante cam 2 : Lucile Besse
Ingénieur son : Jeremie Restellini
Cheffe électricienne : Léana Savio
Décoratrice : Colombine Hans
HMC : Agathe Terrier
Production : Aurélien Piffaretti, Flora Guillem
Comédien.ne.s : Philippe de Monts, Pauline Cassan, Marie Combeau, Louise Rebillaud, Pascale Mompez, Kevin Rouxel, Marie Hennerez, Stéphane Giletta, Marine Dusehu, Eric Chantelauze, Lucile Durant, Pierre Cachia
Montage : Juliette Richard
Etalonnage : Garance Sanders
Mixage son : Arthaud Versaveaud
NOTE D’INTENTION DE L’AUTEURE
« il est déjà trop tard » est une lutte. Chacun des personnages est englouti par des évènements qui le dépasse. C’est une sorte de reformulation de «’Heimarménè» grec ou du «Fatum» latin : alors que tout semblait sous contrôle soudainement, un grain de sable vient enrayer le ronronnement rassurant du quotidien... Une situation déjà violente à l’origine mais qui, mêlée au sentiment amoureux devient tout bonnement le chaos. Tout l’intérêt de l’écriture de ces six courts-métrages était de donner forme à ce chaos et d’en montrer la fulgurance, quelque part entre humour et émotion.
Une des autres envies d’origine du projet était le désir de donner corps à l’intimité. D’écrire au plus près de la peau et des sensations des comédiens pour trouver cet endroit de justesse fragile où dans un éclat tout bascule. J’ai donc tenté de trouver une langue percutante qui fasse passer en quelques minutes par tout le chemin intérieur du personnage tout en laissant l’espace nécessaire au comédien pour déployer son émotion. Une langue qui puisse avoir aussi sa poésie au moment opportun, car le cinéma est et restera toujours un morceau de vie habilement ouvragé.
Laura Léoni

NOTE D’INTENTION DE LA RÉALISATION
La Compagnie du Libre Acteur a une certaine expérience dans le théâtre immersif qui favorise un jeu entre le travail caméra et le jeu théâtral. Pour ma première réalisation avec ces courts-métrages, ma recherche était de trouver une manière de filmer l’intime et d’emmener le spectateur à une forme d’immersion. Assez rapidement, le plan séquence, le noir et blanc et le gros plan se sont imposés. Le plan séquence permettait de laisser le champs libre aux acteurs dans leur jeu et leur interaction. Le choix du noir et blanc, en ôtant les couleurs, orientait le focus du spectateur sur les seules informations visuelles nécessaires, le mouvement des corps. Enfin le gros plan révélait la subtilité des réactions organiques entre toutes les émotions de ces histoires.
Nous avons répété ces scènes comme nous aurions répété des scènes de théâtre immersif et nous nous sommes confrontés à l’exercice du plan séquence pour emmener les spectateurs tel un voyeur dans ces scènes de lit. Garance Sanders, la chef opératrice, a travaillé dans ce sens pour emmener la fluidité dans notre regard de spectateur. Nous avons fait le choix d’un regard caméra en début de chaque séquence pour impliquer le public dans la conscience du «trop tard». Enfin, pour la direction d’acteur, nous nous sommes reposés sur les bases du Libre Acteur en essayant de favoriser les réactions réelles et vivantes pour donner pleinement corps à ces personnages.
Sébastien Bonnabel