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ENTRETIEN AVEC
LAURA MARIANI

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Diplômée du Master professionnel Mise en Scène et Dramaturgie (Université Paris 10 - Nanterre) d’un Master professionnel Métiers des Arts et de la Culture (Université Paris 1), et de l’Ecole Côté Cour, Laura Mariani a eu l’occasion de travailler auprès des metteurs en scène David Bobée, David Lescot, Georges Lavaudant, Olivier Werner, Philippe Adrien, Judith Depaule… Au cours de différents stages, elle travaille également avec Delphine Elliet (Ecole du Jeu) Pierre-Yves Chapalain, Anne Coutureau, Côme De Bellescize, Robert Castle, Scott Williams et Sébastien Bonnabel (Libre Acteur).

Au sein de la Cie La Pièce Montée, Laura Mariani met en scène : "La Noce" de Bertolt Brecht en 2010, "Le règlement" adapté de Georges Courteline en 2011, "Albatros" de Fabrice Melquiot en 2012, "La Grande Entreprise" d’Anthony Binet en 2014, "En miettes" variation autour de Ionesco en 2017 et "Le jour où j'ai compris que le ciel était bleu" de Laura Mariani en 2021.

De 2015 à 2018, elle codirige le "Festival du Petit Théâtre sur le Mont" dans une ferme en Région Grand Est.

Depuis 2018, elle est collaboratrice artistique de Sébastien Bonnabel et membre de la Cie du Libre Acteur, elle travaille notamment sur les pièces immersives "Smoke Rings" au Théâtre Michel et "Cyrano Ostinato Fantaisies" au Théâtre Lepic. Elle est également pédagogue et formatrice au sein des Formations du Libre Acteur.

En 2021, elle écrit et met en scène "Le jour où j’ai compris que le ciel était bleu", texte Lauréat de l’Aide à l’écriture dramatique d’ARTCENA. Le spectacle est aussi finaliste du Prix Théâtre 13 / Jeune metteurs en scène.

Photo : Noémie Kadaner

Comment définiriez-vous votre style de mise en scène ?

On me dit souvent que mes mises en scène sont cinématographiques, à la fois par le jeu des comédiens et par la précision dans la mise en scène et le montage dramaturgique. Dans le travail de scénographie, de création lumière, sonore et de direction d’acteurs, j’aime mettre en évidence le contraste entre la réalité des événements et ce qui se passe dans l’imaginaire ou le désir des personnages. J’aime travailler la question de la perception. Je dirige les comédiens vers un jeu très réel, grâce aux outils du Libre Acteur, mais je plonge mes personnages dans des univers oniriques. J’aime le contraste entre un jeu réaliste et des situations hors-normes, mise en scène de manière plus symbolique ou onirique.

Comment recrutez-vous vos comédien.ne.s ? Et qu’attendez-vous d’eux ?

Je recrute les comédiens parfois sur audition, parfois sur des rencontres lors de stages. Je fonctionne beaucoup à la rencontre à la fois artistique et humaine. J’attends des comédiens qu’ils soient en capacité de s’adapter aux différentes demandes. Il est tout à fait possible que nous travaillions dans un sens un jour, puis complètement dans l’autre sens le lendemain, parce que nous cherchons ensemble, nous expérimentons. J’aime que rien ne soit figé ou mécanique. Les acteurs doivent rester libres et vivants dans leur interprétation malgré mon exigence dans la précision de la mise en scène.

Selon vous, quel est le rôle d’un metteur en scène ? Et comment faire une bonne mise en scène ?

Le rôle du metteur en scène est de réunir et souder une équipe artistique afin de réaliser une œuvre commune. En tant que metteuse en scène, je donne mon axe de travail, ma vision et c’est moi qui aurait la décision finale mais je travaille toujours en collaboration avec chaque artiste du projet, que ce soit avec la scénographe, le créateur sonore, le créateur lumière ou les comédiens. Je laisse toujours chaque artiste me faire une proposition de départ quant à mon projet, et nous en discutons ensemble par la suite. A mon sens, pour faire une bonne mise en scène, il faut faire les choix artistiques qui vont dans le sens du projet et non pas dans le sens de notre égo. Je pense aussi qu’il ne faut pas faire de concessions pour faire « plaisir » à chacun. C’est pour quoi il me semble important que le metteur en scène soit le seul à prendre les décisions finales, ce qui permet d’avoir une vision claire et tranchée.

Quelles sont vos plus grandes influences ?

Mes plus grandes influences théâtrales : Toutes les mises en scène de Joël Pommerat, « Le chien, la nuit et le couteau » de Louis Arene (cie Munstrum Théâtre), « Le chagrin des ogres » de Fabrice Murgia (Cie Artara). Mes plus grandes influences dramaturgiques : Bernard-Marie Koltès, Marius Von Mayenburg, Franz Kafka. Mes plus grandes influences cinématographique : Stanley Kubrick, David Lynch, Gus Van Sant, Céline Sciamma.

Que souhaitez-vous transmettre durant votre stage au sein du Libre Acteur ?

Je souhaite transmettre et développer ma vision du jeu avec les stagiaires, qui est celle du Libre Acteur. Je souhaite aussi partager mon univers artistique.

Quel est le plus gros challenge que vous avez rencontré dans votre carrière ?

C’était en 2012, lorsque j’ai monté « Albatros » de Fabrice Melquiot. J’avais 23 ans et je travaillais avec 4 comédiens, 1 créateur lumière de 60 ans, 1 créateur vidéo de 40 ans et 1 créateur sonore de 30 ans. C’était un spectacle très lourd techniquement, avec 3 vidéos projecteurs et une scénographie complexe. C’était très difficile pour moi de me sentir légitime et de devoir gérer cette équipe de professionnels plus âgés alors que je n’avais que 23 ans. Même si les conditions de création étaient difficiles pour moi, nous avons finalement réussi à créer ce spectacle, et j’en étais contente.

Quelle est la pièce ou le texte que vous rêveriez de monter ?

Je rêverais de monter « Roberto Zucco » de Koltès.

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

Je travaille en ce moment sur « Le jour où j’ai compris que le ciel était bleu », pièce que j’ai écrite et mis en scène, lauréate de l’Aide à la création d’ARTCENA et finaliste du Prix Théâtre 13. Je suis actuellement en développement de ma prochaine écriture sur le thème de l’érotomanie et de la neurodiversité.

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