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ENTRETIEN AVEC
ALAIN BATIS

Portrait Alain Batis HD.jpg

Sa formation théâtrale débute en Lorraine avec Jacqueline Martin, suivie de plusieurs stages à Valréas (direction René. Jauneau), au TPL (direction Charles Tordjman), à Lectoure avec Natalia Zvereva. Membre fondateur du Théâtre du Frêne en 1988, direction Guy Freixe, il joue comme comédien (Wedekind, Shakespeare, Molière, Lorca...). Il met en scène "Neige" de Maxence Fermine (2001) et "L’eau de la vie" d’Olivier Py (2002).

A partir de 2000, il est formateur associé aux Rencontres Internationales Artistiques de Corse (ARIA) présidées par Robin Renucci et met en scène une quinzaine de pièces dont "Yvonne, princesse de Bourgogne" de Witold Gombrowicz (2002), "Roberto Zucco" de Bernard-Marie Koltès (2003), "Kroum l’ectoplasme" (2005), "Incendies" de Wajdi Mouawad (2008), "Les nombres" de Andrée Chedid (2009), "Liliom" de Ferenc Molnār (2012), "Cantus" de Fredrik Brattberg (2023).

En décembre 2002, il crée la compagnie La Mandarine Blanche et met en scène une vingtaine de spectacles dont "Allers-retours" d’Ödön von Horváth, "L’Ecole des maris" de Molière, "Des larmes d’eau douce" de Jaime Chabaud, "L’enfant de verre" de Léonore Confino et Géraldine Martineau.

De 2007 à 2010, il co-dirige sous le parrainage artistique de Jean-Claude Penchenat le Festival "Un automne à tisser" qui s’est déroulé au Théâtre de l’Épée de Bois (Cartoucherie – Paris). De 2014 à 2021, il est engagé comme metteur en scène-formateur aux Tréteaux de France – Centre Dramatique National dans le cadre de stages de réalisation.

Co-adaptation de "Neige" de Maxence Fermine. Prix d’honneur pour la nouvelle "La robe de couleur" à Talange (57). Lauréat du Printemps théâtral pour l’écriture de Sara (C.N.T. 2000) publié aux Éditions Lansman.

En 2013, il écrit "La femme oiseau" d’après la légende japonaise. Le texte lauréat des Editions du OFF est paru aux éditions Art et Comédie.

Comment définiriez-vous votre style de mise en scène ?

Ce qui guide mon travail de mise en scène, c’est l’œuvre et la pièce choisie. En quête de son essence poétique. Mon exploration avec les comédien.n.e.s participe d’un même mouvement, ce désir de laisser advenir une « connexion créative » entre l’univers poétique d’une pièce et celui de chacun.e. Procéder par dépouillement sans oublier le jubilatoire. J’aime ce rapport au silence d’où naissent des images envolées des plis des écritures.
Je monte souvent des pièces mises en scène pour la 1ère fois. Je croise les arts chaque fois que l’écriture les convoque. Une forme de délicatesse avec l’œuvre En explorant cet espace poétique où se lient nos singularités et où l’acteur/rice est au cœur du processus de création. En tissant cette passerelle impalpable avec les publics.

Comment recrutez-vous vos comédien.ne.s ? Et qu’attendez-vous d’eux ?

Je mets en place chaque année des laboratoires de recherche artistique qui sont des vrais moments de rencontre autour des œuvres que je souhaite explorer. C’est dans ces temps centrés essentiellement autour des enjeux artistiques et la rencontre humaine que naît la rencontre artistique. Les auditions arrivent si elles sont nécessaires dans un deuxième temps. Je crois peu à ces rencontres flashs des auditions. Aux côtés de nouvelles rencontres, je poursuis l’aventure avec des comédien.n.e.s fidèles ou récemment rencontré.e.s, bien-sûr selon la distribution.
J’aime ce que peut apporter de singulier un.e comédien.n.e, son imaginaire, son univers, son monde… dans une forme de dépouillement, dans sa conscience de l’espace, dans sa présence. Il y a presque toujours ce rapport à la musique, au poétique et bien évidemment au souffle propre appartenant à chaque écriture. 

Selon vous, quel est le rôle d’un metteur en scène ? Et comment faire une bonne mise en scène ?

J’aime l’idée que le metteur en scène peut être un catalyseur, un filtre « aimant » qui a bien sûr sa texture, sa couleur, sa sensibilité…Et mettre les comédien.n.e.s en situation de guetteurs/ses à l’ écoute de l’œuvre.
J’aime la notion d’incréé dont parle Claude Régy. Accepter de se perdre et faire le voyage. Plonger dans la singularité de l’œuvre et de chacun.e. Tisser une confiance individuelle et collective. Une bonne mise en scène est sans doute une mise scène dont le bâti s’efface.

Quel est le plus gros challenge que vous avez rencontré dans votre carrière ?

Chaque projet de création est une page blanche. Le défi est à chaque fois renouvelé. Quand la pièce n’a jamais été montée, quelque chose s’invente sans référence. Il y a davantage l’idée d’approcher les secrets de l’œuvre et surtout d’être dans un geste de recevoir. Avec Léonore Confino et Géraldine Martineau et « L’enfant de verre », tout s’est inventé à chaque pas, magnifique.
Quand j’ai exploré « Pelléas et Mélisande » de Maurice Maeterlinck, cela a été un voyage vers les mystères de cette œuvre polysensorielle, méditative, contemplative. Je pense en termes de disponibilité intérieure, de générosité et d’humilité, soi et l’équipe.

Quelles sont vos plus grandes influences ?

Le blanc dans la nature et l’art. Peter Brook pour certaines mises en scènes que j’ai vues et la puissance de la simplicité d’un théâtre « raconté ». Claude Régy, je pense à « Intérieurs » de Maurice Maeterlinck et notamment à ses écrits. Wajdi Mouawad pour son théâtre épique et politique. Joël Pommerat pour sa poésie visuelle… Je pense à Kae Tempest, aux compositeurs Arvo Pärt, Max Richter, Ólafur Arnalds. Aux peintres Léon Spilliaert et Edward Hooper…

Quelle est la pièce ou le texte que vous rêveriez de monter ?

 Le choix d’une pièce ou d’un texte est tout un processus qui s’enclenche avec sa part de mystère.
Le théâtre étant l’art du présent, j’attends la rencontre.

Que souhaitez-vous transmettre durant votre stage au sein du Libre Acteur ?

Je souhaite partager un processus de création. En allant à la rencontre de la singularité poétique de chacun.e  au travers des écritures nordiques qui seront proposées et qui laissent la place au silence, aux non-dits. En proposant des textes, où le langage au-delà des mots libèrent une matière silencieuse et suggère l’indicible. En désir de créativité et de liberté au plateau.

Sur quels projets travaillez-vous actuellement ?

Nous sommes en tournée avec « L’enfant de verre » de Léonore Confino et Géraldine Martineau et préparons le Festival Off d’Avignon prochain. Nous tournons également « Des larmes d’eau douce » de Jaime Chabaud, pièce montée pour la 1ère fois en France. J’explore actuellement l’œuvre de Tarjeï Vesaas… Et vais préparer 26.

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